• La Sécheresse dans notre histoire

    A chaque saison très sèche , on se demande si l'on pourra nourrir les animaux l'automne suivant.

    Ce souci de la nourriture des animaux dans les campagnes a toujours été une préoccupation importante pour les hommes , comme le montrent ces deux anecdotes tirées des registres de la Prévôté.

    Le 17 Octobre 1681 , la femme et les enfants de Pierre Juliot "ont arraché environs trois boisseaux de glands dans le bois de la Charmoie". Ils ont été par Loïs Barbi , garde dudit-bois et l'affaire portée devant Mathurin Guibourget , procureur , qui demande condamnation.

    Presqu'au même endroit et presqu'un siècle plus tard , le 28 Octobre 1779 , "deux filles dont l'une est servante , domestique d'Antoine Guichard et l'autre fille de Jean Desmeurs , dit Venture , faisaient paitre trois vaches et un porc dans le bois taillis de la métairie située sur la seigneurie de Saint Ange" . Elles furent interpelées par le garde de Villemarechal qui établit un rapport au signeur d'Argenteuil parce que le taillis n'avait que deux ans . Suite à ce délit , les intéressées furent condamnées à payer 14 sols.

     

    Auteur : Denis

  • J'ai bien entendu encore ce dimanche, tondeuses, perceuses aux mains des jardiniers et bricoleurs du dimanche. C'est normal, c'est autorisé et il y a des heures pour cela.

    Mais si vous êtes maréchal, laboureur, voiturier ou charron, je ne pense pas que ce soit autorisé. Jugez vous-même: voici le rappel à l'ordre fait par Damien Ratellier, prévôt et juge ordinaire de de la prévôté et justice de Villemarechal le 12 Juillet 1683.

    "...Remontrance a nous faict par le procureur fiscal de cette terre et seigneurie de Villemarechal Que plusieurs artisants, laboureurs, Voituriers et autres personnes en transgressant les Commendemants de Dieu de notre mère Ste Eglise et les ordonnances reglements royaux... exercent...

    Leurs mestiers et vaccations les jours de dimanches et festes en sorte mesme que la paroisse en est scandallisée... entre autre certainz mareschal... tient boutique ouverte et Reçoit indifferemment tout chevaux et les fer lesditz jours mesme pendantleurs du divin service a la veûe Des place publicque de ce lieu Des voituriers qui charoie et autre gens qui amassent et Couppe leurs grains es champs mesme qu'au vandange... plusieurs tonneliers exerçoient leurs vaccations les dits jours."

    "Nous (Damien Ratellier) faisant droict sur le requisitoire dudit procureur fiscal... faict et faisons Deffance ausditz mareschaux laboureurs Voituriers tonneliers charrons et autres gens de mestier de faire aucune fonction de leur travaille...pendant lesditz Jours de feste et dimanche mesme auditz cabarettiers de Recevoir ny rettenir aucunes personnes dans leurs maisons pendant les heures du divin service a peine de dix livres Damandes... de prison et plus grand amande en cas de Recidives..."

    M.Guibourget   D Ratellier   M Pelletier greffier

    Sur le document d'origine, certains mots sont indéchiffrables et ont été remplacés par des points de suspension; nous ne saurons donc pas, par exemple, quelle peine de prison les contrevenants risquaient. Le texte est reproduit partiellement mais l'essentiel y est en essayant de respecter l'ortographe de l'époque. Notons que les accords singulier/pluriel sonr aléatoires et qu'un même mot peut être ortographié de deux manières différentes. Pas de règle non plus pour les majuscules et les accents.

    Je ne pense pas que cette "défense" ait été abrogée, mais si vous n'êtes pas maréchal, charron, tonnelier, ... vous ne risquez rien.

    Auteur : D PICOUET. 

     


  • A cette époque, le Ministère de l'Instruction Publique demande aux instituteurs de rédiger une monographie sur leur village pour la préparation des expositions de l'enseignement primaire aux Expositions Universelles de 1889 et 1900.

    Elles représentent une bonne photographie des villages à cette époque et constituent une base de travail pour des recherches plus approfondies.

    C'est M. et Mme Chêne, instituteurs à Villemaréchal depuis 1879, qui réalisèrent cette monographie pour notre village. On y apprend notamment qu'à cette époque, la population diminuait, passant de 756 habitants en 1865 à 673 en 1888 (856 aujoiurd'hui). On note également que 45 hectares de notre territoire communal étaient plantés en vignes et 5 hectares en jardiuns; ce qui peut donner une idée des occupations de nos concitoyens de l'époque.

    M.Chêne nous donne également une idée du paysage : "...On y rencontre une quantité de petits bois et bosquets qui fournissent assez de combustible pour le chauffage des habitants". Un  bon nombre de ces bosquets a disparu aujourd'hui.

    Pour l'élevage, il est "de faible importance, quelques veaux, moutons et porcs sont les seuls animaux élevés dans la commune... Les volailles sont en assez grand nombre, surtout les poules et poulets"

    "Comme industrie, on peut mentionner la tuilerie de la Borde, hameau de Villemaréchal, mue depuis quelques mois par une machine à vapeur et dont les produits sont renommés. Quant à l'industrie locale, elle suffit à peu près à tous les besoins des habitants. On trouve à Villemaréchal des ouvriers de diverses professions: maréchaux, maçons, menuisiers, charrons, tourneurs, cordonniers, sabotiers, marchands de bois, etc ..."

    La monographie établie par M.et Mme Chêne est consultable aux Archives Départementales. 

     

    Auteur : Denis


  • Notre Bocage Gâtinais avait lui aussi sa langue "régionale" Bien sûr, ce n'était pas vraiment une langue , ni un dialecte, peut-être un patois, mais ce mot est péjoratrif pour ce qui me semble être plutôt une évolution régionale du "vieux français".

    Les limites géographiques en sont très vagues, mais ce parler concernait plutôt le Sud Seine et Marne, le Nord de l'Yonne et du Loiret(tout le Gâtinais et le nord de l'Orléanais). Au nord de la seine on trouvais un langage briard.

    Quelques particularités de prononciation:

    - Le <e> devient muet en milieu ou fin de mot (m'lon pour melon), il peut aussi se prononcer <a> (la voiture al a varsé pour la voiture a versé)

    - Le son <k> se prononce parfois <tch> : une castchette, une tchulotte.

    - Le <r> se roule (toutefois moins qu'en bourguignon) au début ou au milieu d'un mot, mais il peut aussi disparaître: l'pée

    - Le <oi> devient <oué> et <oire> devient <ouère>: il a aj'té ses nouées à la fouère

    - Les verbes se conjuguent : j'on, j'avions, j'avins, j'arais, ...

    Voila ce que pouvait donner une prévision météorologique

    L'ciel i s'abernaudit su Levlé, i va en tomber une r'nâpée. il faurai rentrer les guénettes.(1)

    Simple à comprendre, non? 

    Vous allez dire, c'est exagéré, ou très ancien! Et bien pas tant que cela; ce language était encore très usité au début du 20ème siècle et l'usage de certains mots est encore courant.

     

    Auteur : Denis

     (1) Le ciel s'obscurcit sur Levelay; il va tomber une bonne averse. il faudrait rentrer les brebis.

     

     

     

      





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