• Le Siège du Château

    En  1570, Villemaréchal fut, bien involontairement le théâtre d’une autre épopée sanglante.

    En 1570, même si les haines réciproques étaient loin d’être assouvies, catholiques et protestants s’étaient vus forcés de mettre bas les armes. Le roi congédia une partie de ses armées pour s’en aller reconquérir les villes du Poitou et de La Rochelle. Des compagnies de mercenaires allemands (les reîtres) n’étant plus soldées, se virent contraintes de rentrer vers l’Allemagne passant par le Gâtinais et se dirigeant vers Sens, vivant tantôt comme des mendiants, tantôt pillant et ravageant les campagnes. Ces reîtres, étaient eux-mêmes attaqués par des bandes de pillards dont la plus néfaste était commandée par un gentilhomme, le chevalier du Boulay, dit « Le Grand Larron du Gâtinais ».

    Celui-ci, accompagné de son lieutenant, le sieur de Bouteville, son fils ainsi que de vieux soldats nommés  Lescaigne et Besancourt, commandant une troupe de 100 à120 personnes, décidèrent d’entrer dans la ville de Milly la forêt le jour de la fête de la Saint-Vincent, afin de piller et rançonner les marchands.

    Le forfait accompli, la bande de pillards ayant contraint les marchands à charger leur butin sur des chariots et à les accompagner, prit vers l’est en direction de Sancerre et Vézelay où elle pensait trouver refuge. Mais les reîtres se trouvant à leur avantage et voyant en ce convoi un butin facile, donnèrent la chasse à ces larrons. Ceux-ci n’eurent d’autre recours que de se réfugier au château de Villemaréchal appartenant (en usufruit) à Antoine Olivier, (évêque de Lombez) où ils s’enfermèrent.

    Les reîtres assiégèrent le château, estimant qu’il était prenable et attendant le secours de troupes françaises logées en Gâtinais. Malgré ces renforts, la troupe n’était pas assez forte pour prendre le château sans canon. Les assiégeants gardèrent donc la position en attendant l’artillerie envoyée depuis la ville de Paris. Le sieur du Boulay et ses complices songèrent alors à s’esquiver, tout en encourageant les voleurs à tenir bon la place en attendant les secours qu’ils allaient chercher. Mais ils se contentèrent de s’enfuir par le parc derrière le château. Après avoir attendu les secours une dizaine de jours et ne pouvant plus tenir, les voleurs se rendirent et plusieurs d’entre eux furent massacrés. Quant aux marchands qui étaient leurs otages, ils furent libérés, mais leur or, argent et marchandises ne leur furent pas rendus car ils avaient été trouvé dans les bourses et habits des voleurs et qu’ils servirent au dédommagement des gens de guerre français et étrangers. Quant aux prisonniers, ils furent conduits à Paris et pendus. (D’après les mémoires de Claude Haton, 1534-1605, prêtre originaire de Provins, chroniqueur historique de Brie, Champagne et Gâtinais.)

    Claude Haton ne nous dit pas ce qu’il advint du chevalier du Boulay, mais de nombreux témoignages rapportent qu’il sévit dans la région à cette période : Pillage de l’église de Château Landon 1556, de l’église de Larchant 1567, de la  ville de Ferrières en Gâtinais 1569. Cette anecdote relance également la probabilité de l’existence de souterrains ayant permis la fuite.


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