• Chronologie 

    Au moment de la révolution, le seigneur n’est pas à Villemaréchal. 

    A partir du 1er janvier 1792 les émigrés étant passibles de la peine de mort et de la confiscation de leurs biens déclarés « nationaux ». le citoyen Jean-Louis Marie le Bascle d’Argenteuil doit donc prouver qu’il n’est pas émigré en fournissant un certificat de résidence. 

    Le 07 Avril 1792, il envoie un certificat précisant qu’il habite à Paris. 

    Le 07 Aout 1792, il en envoie un second précisant que depuis le 12 Juin il habite chez le sieur Mousquet à Lille. 

    Le 23 Décembre 1792, pour se conformer à la loi, les officiers municipaux de Villemaréchal déclarent ne pas connaître son lieu de résidence. 

    Le 28 Décembre 1792, le citoyen Baudrier de Saint Ange le dénonce comme émigré. 

    Le 31 Décembre 1792, il est procédé à l’inventaire, pièce par pièce, du château (Meubles , tableaux , vaisselle , …) et les scellés posés. Le citoyen Mathurin Croizet en étant chargé de la garde. 

    Le 18 Février 1793, Jean-Louis Marie le Bascle d’Argenteuil est officiellement déclaré comme émigré, ses biens sont déclarés Nationaux et mis en vente. 

    Le 17 Mai 1793, vente du mobiliers et divers petits objets 

    Les biens immobiliers sont vendus séparément. 

             Le Moulin de Toussac acquit par Mathurin Benoist. 

             La ferme de la grande Chasse 

                       1 partie acquise par Marie Prevost. 

                       1 partie acquise par Denis Bouchonnet de Treuzy. 

             La ferme du château vendue en 5 lots 

                       Lot 1 acquit par Mathurin et Antoine Perault 

                       Lot 2 acquit par Jacques Lamier 

                       Lot 3 acquit par Mathurin et Antoine Perault 

                       Lot 4 acquit par Mathurin et Antoine Perault 

                       Lot 5 acquit par Pierre Bouteville et Jean Bertrand 

    En Mai 1794, Les Biens fonciers sont vendus en 49 lots (Le château n’en faisant pas partie) et furent acquis par Gaulthier et Mathieu Antoine Perault  pour moitié. 

    Le château fort endommagé et pillé les années précédentes servit de matériau de construction. 

    Le 06 Décembre 1801, le conseil d’état  prononce la radiation définitive de la liste des émigrés de Jean-Louis Marie le Bascle d’Argenteuil et de Marie Joséphine Caroline Barjot son épouse. Ils peuvent donc reprendre possession de tous leurs biens n’ayant pas été vendus, ce qui n’est pas le cas de Villemaréchal, bien évidemment.

    Ainsi se termine l’histoire des seigneurs de Villemaréchal.


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  • Jacques Olivier, avocat au parlement de Paris acheta la terre de Villemaréchal en 1482. 

    Le domaine est vendu à la famille Le Charron en 1628. Claude IV le Charron épousa Françoise Garnier de Maurivert. Il mourut jeune et sa femme géra le domaine.

    Leur petite fille, Marie Anne se maria avec Louis Charles de Rogres apportant en dot la seigneurie de Villemaréchal.

    Leur fille unique, Laure Anne Victoire,  quant à elle épousa Jean Louis Le Bascle d’Argenteuil le 14 novembre 1712 dans la chapelle du Château de Villemaréchal.

    Jean Louis Marie Le Bascle marquis d’Argenteuil, dernier seigneur de Villemaréchal est né à Bailly en Rivière (près de Dieppe) le 30 novembre 1749 et mourut à la Jumelière près d’Angers le 15 octobre 1793. Il hérita des titres de son père : Seigneur de Villemaréchal, Saint-Ange-le –Viel,  et Chevrainvilliers, de Roncé, Panzoult, Cravant, Saint d’Avon, Noys la Loutière et Chaufond en Anjou. Il est lieutenant de gendarmes de Flandre.


    Les Seigneurs de Villemarechal      Blason Olivier


    Les Seigneurs de Villemarechal      Blason De Rogres


    Les Seigneurs de Villemarechal      Blason d'Argenteuil        


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  • En  1570, Villemaréchal fut, bien involontairement le théâtre d’une autre épopée sanglante.

    En 1570, même si les haines réciproques étaient loin d’être assouvies, catholiques et protestants s’étaient vus forcés de mettre bas les armes. Le roi congédia une partie de ses armées pour s’en aller reconquérir les villes du Poitou et de La Rochelle. Des compagnies de mercenaires allemands (les reîtres) n’étant plus soldées, se virent contraintes de rentrer vers l’Allemagne passant par le Gâtinais et se dirigeant vers Sens, vivant tantôt comme des mendiants, tantôt pillant et ravageant les campagnes. Ces reîtres, étaient eux-mêmes attaqués par des bandes de pillards dont la plus néfaste était commandée par un gentilhomme, le chevalier du Boulay, dit « Le Grand Larron du Gâtinais ».

    Celui-ci, accompagné de son lieutenant, le sieur de Bouteville, son fils ainsi que de vieux soldats nommés  Lescaigne et Besancourt, commandant une troupe de 100 à120 personnes, décidèrent d’entrer dans la ville de Milly la forêt le jour de la fête de la Saint-Vincent, afin de piller et rançonner les marchands.

    Le forfait accompli, la bande de pillards ayant contraint les marchands à charger leur butin sur des chariots et à les accompagner, prit vers l’est en direction de Sancerre et Vézelay où elle pensait trouver refuge. Mais les reîtres se trouvant à leur avantage et voyant en ce convoi un butin facile, donnèrent la chasse à ces larrons. Ceux-ci n’eurent d’autre recours que de se réfugier au château de Villemaréchal appartenant (en usufruit) à Antoine Olivier, (évêque de Lombez) où ils s’enfermèrent.

    Les reîtres assiégèrent le château, estimant qu’il était prenable et attendant le secours de troupes françaises logées en Gâtinais. Malgré ces renforts, la troupe n’était pas assez forte pour prendre le château sans canon. Les assiégeants gardèrent donc la position en attendant l’artillerie envoyée depuis la ville de Paris. Le sieur du Boulay et ses complices songèrent alors à s’esquiver, tout en encourageant les voleurs à tenir bon la place en attendant les secours qu’ils allaient chercher. Mais ils se contentèrent de s’enfuir par le parc derrière le château. Après avoir attendu les secours une dizaine de jours et ne pouvant plus tenir, les voleurs se rendirent et plusieurs d’entre eux furent massacrés. Quant aux marchands qui étaient leurs otages, ils furent libérés, mais leur or, argent et marchandises ne leur furent pas rendus car ils avaient été trouvé dans les bourses et habits des voleurs et qu’ils servirent au dédommagement des gens de guerre français et étrangers. Quant aux prisonniers, ils furent conduits à Paris et pendus. (D’après les mémoires de Claude Haton, 1534-1605, prêtre originaire de Provins, chroniqueur historique de Brie, Champagne et Gâtinais.)

    Claude Haton ne nous dit pas ce qu’il advint du chevalier du Boulay, mais de nombreux témoignages rapportent qu’il sévit dans la région à cette période : Pillage de l’église de Château Landon 1556, de l’église de Larchant 1567, de la  ville de Ferrières en Gâtinais 1569. Cette anecdote relance également la probabilité de l’existence de souterrains ayant permis la fuite.


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  • Pendant la guerre de Cent Ans, Villemarechal étant une place forte du Gatinais est attaqué par les anglais (Mars 1360) lors de de leur périple les conduisant de la Bourgogne vers Paris qu'ils avaient décidé de prendre pour faire plier le régent.

    Henri STEIN (1862-1940) publia en 1893 un texte (Alphonse Picard, éditeur, Paris) sous le titre:

    Un épisode de la guerre de cent ans dans le Gâtinais, l’affaire de Villemaréchal.

    En voici un extrait:

    Edouard III, roi d’Angleterre, poursuivait en France le champ de ses nombreux exploits. L’armée de son fils le prince Noir avait dans la fatale journée de Poitiers (1356) fait prisonnier le roi de France Jean, dit le Bon ; et, grâce au désarroi produit dans le gouvernement de la Régence par ce douloureux événement, les provinces étaient tour à tour envahies, rançonnées, mises à sac, sans qu’aucune armée sérieuse réussît à les repousser et s’opposât même à leur passage. En 1389, Edouard, ayant avec lui le prince de Galles, le duc de Lancastre, des nobles d’Angleterre, d’Allemagne et d’autres pays, pénétra de nouveau dans le nord de la France avec une armée assez considérable.

     Il tenta de prendre Amiens d’assaut, mais il trouva la place trop bien défendue, et se dirigea sur Reims, qui subit un siège de plusieurs semaines. Là encore il fallut, après plusieurs escarmouches très meurtrières, se replier, et l’envahisseur marcha par Troyes vers la Bourgogne.

    En février 1360, le duc de Bourgogne, resté toujours fidèle aux rois capétiens, mais ne pouvant plus compter que sur ses propres forces, craignit d’offrir la bataille au conquérant et, cédant devant le nombre, désireux d’éviter à son pays de sanglants ravages, signa à Guillon (Yonne), le 10 mars 1360, un traité de paix ; il s’engagea à verser au trésor du roi d’Angleterre une somme de 200000 deniers d’or, payables en quatre termes assez rapprochés (...).

    Toutefois il semble qu’à cette nouvelle, équivalent à un désastre, un renouveau de patriotisme se soit emparé des Français, et si le pouvoir royal était dans l’impossibilité d’imprimer aucun ensemble à la défense nationale, du moins chaque seigneur était-il libre d’agir pour son propre compte et de convoquer le ban et l’arrière ban de ses feudataires pour opposer à l’ennemi une dernière et opiniâtre résistance.

    Edouard d’Angleterre n’ayant plus à espérer de l’Est de la France, n’eut plus qu’une idée désormais : atteindre Paris et compléter le succès de ses armes triomphantes par le siège de la capitale. Si Philippe de Bourgogne avait plié, le Régent cèderait à son tour et de gré ou de force le coeur même de la France se rendrait (...).

    (...) Sûrs d’eux-mêmes et de l’impuissance de leurs adversaires (les Anglais) se partagèrent en deux corps d’armée. Edouard traverse l’Yonne à Coulanges, au-dessous de Clamecy, et tandis qu’une partie de ses troupes allait camper sous les murs de Paris en passant par la Brie et la rive droite de la Seine, l’autre partie se dirigea vers Melun en passant par le Gâtinais et la rive gauche du fleuve.

    Ce dernier corps d’armée, avant d’arriver à Moret, vint attaquer directement le chateau de Villemaréchal, à la fin du mois de mars 1360 (...). La très importante position du chateau-fort de Villemaréchal, du point de vue stratégique militaire, n’avait pas échappé à la sagacité des chefs anglais qui espéraient le trouver abandonné et s’en rendre maîtres sans coup férir. C’est alors que, dans un élan patriotique, les dernières forces vives de la région gâtinaise se réveillèrent.

    Comme le racontent, seules d’ailleurs, les Grandes Chroniques, la lutte fut dirigée contre le prince Noir par cinq gentilshommes dont les noms nous ont été heureusement conservés. " Haguenier de Bouville, le seigneur d’Aigreville, Jehan des Bares, Guillaume du Plessis, Jean Braque " furent, avec quelques poignées d’homme recrutés à la hâte dans le voisinage, les héros oubliés de cette tentative isolée de soulèvement contre les envahisseurs (...).

    Les Anglais s’étaient postés dans une petite forteresse, située au nord de Villemaréchal, et à 600 mètres environ dans la plaine : on l’appelait les Tournelles, et l’on donne encore ce nom au hameau qui s’est substitué à L’ancienne position militaire (...). (La petite forteresse était) un rectangle entouré de fossés, comprenant quatre tours rondes d’angle, quatre courtines sur le milieu de chaque côté, et au centre du rectangle un donjon.

    La situation devait être excellente.

    Les Français que rien n’arrêtait, décidés à tout oser, allèrent au-devant du danger et vinrent au nombre de près de cent essayer de déloger les Anglais. Pour cela ils s’établirent dans un petit camp retranché, élevé pour la circonstance, non loin des Tournelles, dans une sorte de bastille. Mais, trop téméraires ou trop imprudents, les Français ne songèrent pas que, cherchant à cerner les Anglais, ils pourraient à leur tour être enveloppés eux-mêmes et perdre en un instant tout le bénéfice de leur audacieux coup de main. C’est ce qui arriva. Le gros de l’armée anglaise qui s’avançait lentement, venant de l’Est, survint fort à propos pour entourer la petite troupe française, fit le siège de la bastille et l’enleva en un coup de main (...).

    (Les Français), vaincus par le nombre, après avoir souffert de la faim et lutté avec acharnement, durent se rendre prisonniers aux mains des Anglais qui continuèrent après cette facile victoire leur route vers Paris (...).

    L’affaire de Villemaréchal est essentiellement locale, il importe de bien le faire remarquer ; et ce ne peut être sans intérêt que l’on songe à cet élan de chevaleresque bravoure, indépendant de toute direction générale, dont les auteurs n’obtinrent pour unique récompense que les tristesses de la captivité (...).


    Nota :

    Guillaume de Bouville, dit Haguenier, frère de Charles de Bouville qui fut gouverneur du dauphiné sous charles VI.

    Jean des Barres, d'une famille qui s'était déjà illustrée sous Saint Louis et fils d'un maréchal de France.

    Jean Braque, un des fils d'Arnoul, frère d'Amaury et Nicolas.



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